Opération Groenland : Une aventure hors du commun pour un Lauriervillois

Photo : Vimetri

Gilles Bergeron et son fils Rémi, de Laurierville, conserveront des souvenirs incroyables de leur participation à l'expédition «Opération Groenland» qu'ils ont réalisée du 22 juillet au 6 août dernier en compagnie d'une vingtaine de voyageurs et de l'aventurier Frédéric Dion, et ce, au profit d'Opération Enfant Soleil.

Gilles, 56 ans, de Laurierville, avait décidé de participer à Opération Groenland pour la destination peu commune et le côté physique de l'expédition de même que pour soutenir la cause des enfants malades. Son fils Rémi, 27 ans, qui est propriétaire de sa propre entreprise de production vidéo à Plessisville, a pu l'accompagner pour réaliser le documentaire promotionnel qui servira à Enfant Soleil.

«Il n'y a pas de mots assez forts pour décrire le voyage que l'on a vécu. Les paysages sont grandioses. C'est beaucoup d'émotion», a résumé le paternel qui a pu faire le constat qu'il était encore en bonne forme physique après avoir, pendant dix jours, traversé les aiguilles granitiques de Storebror à pied pour ensuite parcourir les glaciers de Karale en kayak de mer, et ce, aux côtés de son fils.

«Le trekking était superbe même si nous avons dû marcher sur des glaciers où il fallait faire attention aux fissures. Nous avons aussi franchi des rivières. Grâce à nos chaussettes nautiques en néoprène que nous portions avec nos sandales, nous ne ressentions pas la froideur de l'eau. À tout moment, notre parcours pouvait être bloqué par la glace. La tâche n'était pas facile pour les guides de nous conduire», aborde M. Bergeron.

«Frédéric Dion, qui était avec nous, nous a même mentionné que la traversée d'un fjord que nous avons réalisée en kayak était l'une des choses les plus hot qu'il avait faites. Il ventait, il y avait de la glace et il fallait tenir compte de la marée. Il fallait se cacher derrière des icebergs pour se reposer et pour ne pas partir à la dérive», mentionne M. Bergeron.

Comme l'un de ses moments forts, celui-ci retient évidemment l'arrivée du groupe pour terminer l'expédition au village de Kulusuk en kayak, et ce, en pleine brume et en pleine mer. «Deux kilomètres avant, nous entendions les chiens du village japper et hurler. Le guide nous y a conduits directement.»

«Au total, nous avons parcouru quelque 200 kilomètres en incluant la marche et le kayak ainsi qu'avec les activités du campement. Pour la marche, nous n'avions pas à trimbaler tout notre matériel qui nous était acheminé au camp par bateau alors que nous étions en autonomie complète en kayak pour le transport de la tente et de la nourriture par exemple. Nous avons d'ailleurs à ce propos aussi apprivoisé la nourriture lyophilisée où il suffisait de réhydrater les aliments avec de l'eau chaude pour les déguster. Nous avons ainsi goûté à des recettes de Risotto et de Pad thaï entre autres.»

M. Bergeron affirme avoir apprécié l'expérience de groupe alors qu'il s'est créé de nouvelles amitiés, mais que dire des moments privilégiés qu'il a pu partager avec son fils. «Nous avons été partenaires quatre jours sur cinq en kayak (double). Nous avons eu quelques sources de conflits parce qu'on faisait… ce qu'on pouvait et pas ce qu'on voulait… pour conduire le kayak», rigole-t-il.

«Et le Groenland est tellement imprévisible», dira M. Bergeron. «Il y a eu ce soir où après avoir marché toute la journée nos équipements n'étaient pas au rendez-vous au camp. Il a fallu attendre jusqu'à 23 h avant de recevoir notre matériel. Il faisait froid, nous n'avions pas notre tente et pas de linge de rechange. L'espace de quelques heures, nous pensions bien que nous ne pourrions manger et que nous devrions coucher à la belle étoile.»

«Ou pas?» est également l'une des expressions qu'il aura répétées souvent au Groenland. «Ça va marcher de même «ou pas ?». L'avion est là «ou pas ?». «D'ailleurs, la dernière chose qu'on ne s'attendait pas après tout ce qu'on avait vécu fut de ne pas avoir d'avion le jour de notre départ. Celui-ci avait été annulé en raison d'une trop épaisse brume. On va repartir, ou pas, quand on aura un avion», s'amusait-on à dire. «Heureusement, nous avons pu rentrer le lendemain», indique M. Bergeron.

En plus du défi physique, les participants ont pu recueillir près de 105 000 $ au profit d'Opération Enfant Soleil. M. Bergeron a lui-même amassé quelque 7000 $. Chaque participant payait également de sa poche le coût de son expédition, soit environ 4200 $.

Source : lanouvelle.net