La MRC participe à une étude sur l'état des lacs de la rivière Bécancour

Le Groupe de concertation des bassins versants de la zone Bécancour (GROBEC), appuyé par l'Association de protection du lac à la Truite d'Irlande (APLTI), l'Association du lac William (ALW), l'Association des riveraines et riverains du lac Joseph (ARRLJ), les municipalités de Thetford Mines, Irlande, Saint-Ferdinand, Saint-Pierre-Baptiste, Inverness ainsi que les MRC des Appalaches et de L’Érable, s'associe à l'Université Laval afin de lancer une étude de reconstitution paléolimnologique de l’évolution des lacs du bassin versant de la rivière Bécancour.

À l’origine de ce projet, un constat : l’état de santé des lacs de la rivière Bécancour est préoccupant. Les lacs à la Truite et William en plus de l’étang Stater sont notamment aux prises avec une problématique d'ensablement. Ces trois plans d’eau, en plus des lacs Joseph et Bécancour, sont également à un niveau avancé d'eutrophisation, c’est-à-dire de vieillissement. L'apparition récurrente de cyanobactéries (ou algues bleu-vert) à la surface des lacs William et Joseph, et dans une moindre mesure le lac Bécancour, témoigne d'ailleurs de cette problématique.

De nombreux effets collatéraux

Les municipalités sont directement touchées par la condition précaire des lacs, laquelle impacte les activités socio-économiques et réduit le potentiel touristique de la région entière. En effet, le mauvais état de santé des lacs du bassin versant de la rivière Bécancour nuit à l’approvisionnement en eau potable, aux activités de baignade, de pêche, de camping, à la pratique de loisirs nautiques, en plus de diminuer la valeur immobilière des propriétés situées en bordure des lacs.

La mauvaise qualité de l'eau du bassin versant de la rivière Bécancour et la situation préoccupante des lacs Bécancour, à la Truite, William et Joseph ont été démontrées à plusieurs reprises dans des rapports publiés au cours des quarante dernières années et différents éléments ont été mis en cause. Cependant, le manque de connaissances détaillées concernant l'état naturel des lacs et leur évolution depuis l'établissement des populations humaines dans la région jusqu'à aujourd'hui empêche l'identification certaine des évènements qui ont pu contribuer dans le passé à leur dégradation et limite considérablement les efforts de préservation et de rétablissement.

L'étude utilisera une approche paléolimnologique basée sur l'étude des caractéristiques des couches de sédiments déposées au fond des lacs au fil du temps. Des analyses granulométriques, géochimiques et diatomifères (micro-algues), accompagnées de datations radiométriques, permettront de détecter des changements historiques quant à la provenance et du taux d'accumulation des sédiments, de fournir des indications détaillées concernant l'évolution de l'état trophique des lacs et d'associer ces modifications à des évènements passés survenus dans le bassin versant.

Il sera ainsi possible de caractériser l'état naturel des lacs, de déterminer si leur capacité de support a été franchie et d'identifier avec certitude les causes précises de l'ensablement et de l'eutrophisation. En plus des lacs Bécancour, à la Truite, William et Joseph, l'évolution de l'étang Stater sera également étudiée afin d'obtenir un portrait global et comparatif des changements survenus dans le bassin de la rivière Bécancour.

Des retombées environnementales importantes pour la région

Le projet, qui s’échelonnera sur une période de quatre ans, est doté d’un budget de 312 000 $ et sera principalement réalisé par M. Olivier Jacques, étudiant au doctorat en sciences géographiques. L'étudiant sera dirigé par Dr. Reinhard Pienitz, professeur titulaire au Département de géographie de l'Université Laval.

Les résultats de cette étude auront des retombées importantes pour la gestion future des lacs du bassin versant de la rivière Bécancour et pourront contribuer à l’amélioration environnementale de la région.

Rappelons que le GROBEC est un organisme sans but lucratif ayant pour mandat de mettre en place la gestion intégrée de l’eau sur le territoire des bassins versants de la zone Bécancour. L’OBV est officiellement reconnu dans la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection. En concertation avec les acteurs de l’eau, l’organisme élabore un Plan directeur de l’eau et assure le suivi de sa mise en oeuvre.

Source et information :
Simon Lemieux
Directeur général
GROBEC
819 980-8038, poste 202
grobec@grobec.org