Une entreprise de Laurierville se lance dans la transformation de vieux pneus

Une entreprise de Laurierville se lance dans la transformation de pneus usagés d’automobiles et de camions pour en faire des produits à valeur ajoutée.

À la tête de l’entreprise Weded inc., l’homme d’affaires lévisien, Claude Béland, dit avoir investi une somme de 3 millions $ dans ce projet qui permettra de recycler dès sa première année d’opération jusqu’à 16 000 tonnes de vieux pneus.

L’usine de 11 000 pieds carrés est située sur la route 116 à Laurierville dans l’ancienne scierie qui a aussi déjà servi de centre de pièces pour machineries lourdes. «Nous n’attendons plus que le certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement pour lancer nos opérations», a laissé savoir M. Béland confiant que le tout se concrétise dès le début de 2019.

«Après avoir déchiqueté le pneu, on le granule et on en sépare les composantes. Nous obtenons de l’acier qu’on vend aux fonderies, du caoutchouc qui sert à d’autres entreprises pour la fabrication de surfaces de sports ou de tapis, et de la fibre que l’on va transformer nous-mêmes à Laurierville pour fabriquer des matelas pour chevaux par exemple et pour bien d’autres projets», d’expliquer le propriétaire, Claude Béland.

Celui-ci est d’ailleurs bien fier de cette dernière innovation d’autant plus que la fibre est notamment destinée à l’enfouissement ou utilisée dans une moindre mesure comme carburant. «Nous avons trouvé un procédé unique qui nous permet de la transformer (fibre de polyester et fibre de nylon) en granules industrielles aptes à la production de biens durables tout en y mélangeant à peu près n’importe quelle forme de plastiques telles que des retailles de couches par exemple, des enrobages de ballots de foin ou des sacs d’épicerie», d’ajouter M. Béland. «Avec notre recette, on peut dire que pour chaque tonne de fibre qu’on va recycler, nous recyclerons aussi une tonne de plastiques non recyclables.»

L’entreprise entend s’approvisionner de Recyc Québec pour 8000 tonnes de pneus et prévoit en obtenir tout autant en provenance de l’Ontario. Pour les plastiques, M. Béland laisse entendre qu’il discutera à ce sujet avec des dirigeants de centres de tri au cours des prochaines semaines.

Le projet devrait permettre l’embauche d’une dizaine de travailleurs, principalement des techniciens en polymère et en mécanique industrielle. M. Béland prétend qu’il investira quelque 5 millions $ au total dans ce projet puisqu’il prévoit faire l’acquisition de plusieurs autres équipements en provenance d’Europe lorsque la production sera débutée.

L’entreprise a aussi entrepris des pourparlers avec la Ville de Plessisville pour lui permettre de recycler les copeaux de pneus contaminés qui se trouvent sur le site de la compagnie Faida. «Il y a là de 3500 à 4000 tonnes que nous serions en mesure de traiter», précise M. Béland.

Celui-ci dit d’autre part avoir apprécié l’ouverture de la Municipalité de Laurierville pour lui permettre de s’y installer. «Quand je leur ai fait part de mon projet, ils ont tout de suite manifesté leur intérêt», mentionne-t-il. «Tout ressort transformé de notre usine et la beauté est que les gens qui vont passer ici ne sauront même pas qu’on y recycle des pneus.»

Pour la première année d’opération, M. Béland souhaite que son entreprise réalise un chiffre d’affaires de près de 2 millions $. Celle-ci est également conçue pour traiter davantage de pneus dans l’avenir, et ce, dans une optique industrielle de zéro déchet et une atteinte carboneutre d’ici trois ans.

Source : lanouvelle.net