Les entreprises manufacturières s’en tirent relativement bien malgré tout

Guillaume Rondeau

Même si les derniers mois n’ont pas été faciles, le secteur manufacturier se tire relativement bien de la crise à la COVID-19 dans la région de L’Érable. Les entrepreneurs du territoire demeurent cependant prudents alors qu’ils anticipent un hiver et un printemps 2021 plutôt difficiles.

Développement économique de L’Érable a mené un sondage auprès d’une cinquantaine d’entreprises de son territoire durant la période estivale afin d’obtenir le pouls sur leur situation.

« Actuellement, nos entreprises vont bien. La COVID-19 les a certes ralenties, voire mis un frein à leur production pendant quelques semaines, mais à la reprise, les contrats étaient toujours là sans oublier qu’elles ont pu regarnir leurs inventaires », a expliqué le commissaire industriel, Guillaume Rondeau.

Cependant, les entrepreneurs ont eu à jongler avec une augmentation du coût de leurs matières premières de l’ordre de 10 %. « Le coût d’approvisionnement à la hausse de leurs fournitures est venu influencer leur rentabilité, surtout quand elles avaient déjà soumissionné sur des projets avec des prix de matières premières moins élevés. »

D’autre part, une des problématiques qui n’a pas changé avec la COVID-19 est le recrutement de personnel. « Même avec un taux de chômage qui a atteint 14 % en juin, nos entreprises à la recherche de personnel n’ont pas obtenu plus de candidatures, une situation qu’on attribue à la PCU (Prestation canadienne d’urgence) », de poursuivre M. Rondeau.

La très grande majorité des entreprises sondées s’attendent à subir les soubresauts de la pandémie au cours de l’hiver et du printemps à venir. Le commissaire industriel s’inquiète cependant que 70 % d’entre elles n’aient pas de plan B pour faire face aux difficultés qui pourraient se poindre.

« Celles qui sont proactives au lieu d’être réactives et qui ont changé quelque peu leur vision, soit en transformant leurs services et en s’alignant sur le Web, par exemple, seront mieux préparées à un éventuel ralentissement économique », mentionne M. Rondeau. « Pour nous, ce sera un axe de sensibilisation au cours des prochains mois.»

S’il y a un point positif que le commissaire industriel retient de la crise à la COVID-19, c’est celui du virage qu’ont réussi plusieurs entreprises pour s’adapter au télétravail. « Cela permet une meilleure flexibilité de leurs employés et elles seront prêtes, en cas de confinement éventuel, à continuer leurs opérations, même à distance. »

Fonds d’aide d’urgence aux PME
Le commissaire industriel rappelle que Développement économique de L’Érable est présent pour soutenir les entreprises de son territoire par des prêts variant de 15 000 $ à 50 000 $ provenant du Fonds d’aide d’urgence aux PME.

Jusqu’à maintenant, ce programme a permis à Développement économique de L’Érable de réaliser 14 prêts pour une aide financière de près de 500 000 $ depuis les débuts de la COVID-19 afin de répondre à des besoins de liquidités. Le fonds dispose encore de quelque 450 000 $ pour permettre d’atténuer les difficultés financières qui pourraient être rencontrées dans le contexte actuel. L’aide est octroyée sous forme de prêt à un taux de 3 %.

Le fonds peut répondre ainsi à plusieurs problématiques. M. Rondeau invite d’ailleurs les entrepreneurs à communiquer avec la nouvelle conseillère en développement économique, Delphine Lambert, qui pourra les accompagner.

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Source : Carol Isabel, La Nouvelle, 17 septembre 2020
Photo : La Nouvelle