Par Solange Thibodeau
De nos jours, est-il encore possible de transférer ou de vendre une entreprise agricole? À cette question, je réponds oui. Il est tout à fait possible de le faire… mais préparez-vous!
Les défis sont nombreux dans le monde de l’entrepreneuriat. L’agriculture et l’agroalimentaire ne sont pas en reste, mais le rendement sur l’investissement n’en fait pas toujours une voie intéressante.
J’entends souvent le commentaire : « C’est maintenant difficile, voire impossible, pour la relève en agriculture de reprendre l’entreprise, surtout avec une production sous contingent ». Trois questions me viennent à l’esprit quand j’entends cela.
1. L’entreprise est-elle prête à être vendue?
2. La planification de la vente est-elle réaliste?
3. Avez-vous rencontré les spécialistes ou simplement votre beau-frère qui a vendu il y a trois ans?
La peur de la retraite
Bien entendu, l’idée de prendre sa retraite donne souvent la frousse. Trop souvent, nous minimisons l’aspect d’être prêt mentalement pour passer à cette étape. Bien des gens se posent les questions suivantes au moment d’envisager la retraite : Qu’est-ce que je vais faire de mes journées après les quelques semaines de vacances « obligées »? Est-ce que j’irai vivre au village ou en ville? Qui seront les voisins (trop proches maintenant)? La relève va-t-elle y arriver? Si la relève est endettée, faudra-t-il que je donne la moitié de ma ferme?
Après tout, il n’est pas facile d’envisager de cesser d’exercer un métier qui est aussi notre loisir. Mais les producteurs agricoles ou agroalimentaires ne sont pas uniques, et ce, même s’ils veulent parfois le croire. Les médecins, les camionneurs, les comptables et même les milliers de propriétaires d’entreprises sont tout autant passionnés par leur métier se retrouvent dans le même bateau. Évoquer la retraite amène son lot de questions et une certaine crainte de ce qui suivra. Pourtant, ils parviennent à couper le cordon lorsque le temps est venu.
Bien se préparer
Vendre son entreprise est une chose. Prendre sa retraite en est une autre. Les deux sont intimement liés, j’en conviens. Il faut se préparer économiquement et mentalement. Un entrepreneur agricole doit être un spécialiste dans les productions principales de son entreprise (le troupeau, les champs, le boisé, etc.) et un généraliste dans une multitude de facettes du métier (plomberie, électricité, mécanique, construction, administration, etc.). Mais il est très rare que le producteur puisse se nommer un spécialiste de la fiscalité, des assurances, de l’impôt.
Je côtoie depuis longtemps les producteurs. Au fil des ans, j’ai remarqué que ces gens minimisent souvent l’impact d’une décision d’achat d’un équipement au mauvais moment ou encore de l’agrandissement du garage. Peut-être aussi que les producteurs ne réalisent pas les avoirs et les options qui s’offrent à eux, faute de consultation?
Questions sans réponse
Alors qu’est-ce qui explique l’échec pour plusieurs pour la vente de la ferme à la relève? Je me pose souvent la question. Avec l’expérience, je sais que ceux qui se préparent et s’entourent réussissent mieux à vendre ou à transférer leur ferme. Mais est-ce là le seul facteur de réussite? Honnêtement, je ne peux pas vous donner la réponse!
Faites-vous plaisir et allez rencontrer un spécialiste pour vous informer et pour trouver les réponses à toutes vos questions! Je sais qu’il est possible de vendre votre entreprise à votre relève, ou à des gens non apparentés, avec des conditions gagnantes pour tous. Mais il faut se préparer!
Voici les ressources à consulter :
Établissement et relève agricole - Productions animale et végétale (MAPAQ)
Établissement et relève agricole - Liens intéressants (MAPAQ)
Fonds d'investissement pour la relève agricole (FIRA)
Relève agricole (UPA)
Comité régional d'établissement en agriculture du Québec (CREA)
Répertoire des programmes d'aide financière accessibles pour la relève agricole (CRAAQ)