Le « vrai » bas de laine du Québec est fabriqué à Princeville par DuRay

DuRay                                                                                           Photo : page Facebook de l'entreprise 
Qui n’a jamais porté le fameux bas de laine gris et blanc assorti d’une bande supérieure rouge? Contre vents et marées et dotée d’une stratégie qui la distingue, DuRay est parvenue à traverser les époques jusqu’à devenir l’un des plus importants fabricants de bas de laine au pays.


« Il ne faut pas se leurrer, ici, ce n’est pas une de ces histoires super joyeuses, c’est une histoire de survivants, précise toutefois le nouveau président de l’entreprise de Princeville, dans la MRC de L'Érable, Yan Raymond. Nous parvenons à maintenir le cap dans un marché en constante décroissance ».

Lorsque Gérard Raymond a fondé Duray en 1939, le domaine du textile était en plein essor et à peu près chaque village du Québec possédait son usine de fabrication de vêtements de laine. À cette époque, l’entreprise donnait évidemment dans le bas, mais concevait également des chandails, couvertures, vestes et foulards.

Afin d’assurer son accès à l’électricité, DuRay a déménagé ses pénates dans l’ancien magasin général de Princeville, sur la rue Saint-Jacques Ouest, en 1944. Puis, vers la fin des années 60, lors de l’entrée en scène de Marcel Raymond, la deuxième génération, l’entreprise décida de concentrer ses activités sur le bas de laine, secteur le plus profitable. Le fameux bas de laine qui fait encore aujourd’hui le succès de DuRay a été créé au milieu des années 70.

« C’est un modèle traditionnel et simple qui est inspiré des bas fabriqués à partir de textile récupéré. À la fois confortable et solide, il était autrefois prisé des travailleurs. Aujourd’hui, il s’étend à une plus grande portion de la population, dont à ceux qui ont des valeurs d’authenticité, de respect de l’environnement et d’achat local », explique M. Raymond.

Non seulement DuRay a-t-elle réussi à survivre alors que la grande majorité de ses compétiteurs sont tombés, elle compte une cinquantaine d’employés. Le copropriétaire attribue cette réussite à des partenariats salutaires avec de grands distributeurs canadiens, ainsi qu’à ce souci du travail bien fait qui contribue à la renommée de l’entreprise.

« Nos travailleurs sont fiers de leur travail. L’usine est l’une des plus propres de notre domaine, chaque bas est inspecté, ce qui fait que nous avons un taux de retour très bas. Nous recyclons également 100 % de nos pertes. Ce sont des détails qui font la différence », dit-il.

Maintenant que la troisième génération est bien en selle, l’entreprise s’efforcera de promouvoir davantage sa marque de commerce afin, entre autres, de promouvoir ses ventes dans les différents commerces du Québec. Les bas de DuRay sont notamment disponibles à l’Aubainerie, au Costo, chez Sport Experts, chez Corvette et dans la plupart des magasins destinés aux travailleurs.

DuRay
Une de nos meilleures décisions

« Notre meilleur coup est probablement la création de notre bas gris et blanc avec la bande rouge. C’est notre marque de commerce encore aujourd’hui, 40 ans plus tard. »

Une de nos pires décisions

« Je crois qu’on aurait pu mettre plus d’effort sur la marque auparavant. Mais en même temps, le fait de passer sous le radar nous a permis d’éviter certains problèmes. »

Un conseil aux jeunes entrepreneurs

« Je ne suis en poste que depuis la fin 2016, je me considère mal placé pour donner des conseils. »

La compagnie

  •   50 employés
  •   Deux usines
  •   Une vingtaine de modèles de bas
  •   1,2 million de paires de bas vendus annuellement
  •   Maintenant disponibles dans plusieurs variétés de laine
  •   Propriété de Yan et Samuel Raymond


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Source : Yanick Poisson, Journal de Montréal, le 3 avril 2017