Anne-Sara Cayer incarne la relève féminine en arts martiaux

Anne-Sara Cayer

Anne-Sara Cayer de Lyster fait du kickboxing depuis le jeune âge de quatre ans. La championne panaméricaine de la World Association of KickBoxing Association(WAKO) en 2022 s’est taillée une place pour le prochain Championnat du monde sénior qui sera disputé au Portugal en novembre 2023. La jeune femme sait très bien que la route qu’il l’attend là-bas sera nettement plus difficile qu’au Québec.

« En Europe, la compétition est très relevée. C’est également trois rounds de deux minutes plutôt qu’un seul round. Ça fait une énorme différence sur le cardio. Les filles sont habituées de combattre de cette façon et il n’est pas rare de les voir concéder des points dans les deux premiers rounds avant d’exploser au dernier. C’est un piège que je devrai me méfier. »

L’étudiante en intervention sportive à l’Université Laval souhaite d’ailleurs grimper sur le podium, mais elle avoue humblement que la médaille d’or est véritablement celle qu’elle vise pour rapporter dans ses bagages. « Une médaille serait bien, mais je sais que ma plus grande rivale sera présente également dans ma catégorie de poids. C’est une Italienne. Je sais à quoi m’attendre d’elle et je crois que c’est possible de viser le sommet. »

Avant ce tournoi très important, la Lysteroise participera aux World Combat Games qui se dérouleront à Riyad, en Arabie Saoudite. Il y aura également des compétitions en Hongrie et en Autriche qui sont dans la mire. La combattante avoue qu’il n’est pas déplaisant de voyager pour participer à ces évènements. « J’ai toujours un peu de temps libre pour visiter et j’apprécie grandement ce privilège. C’est plus difficile quand je suis dans le milieu d’une session universitaire comme ça risque d’être le cas, mais je ne peux pas me plaindre d’avoir la chance de voyager pour faire du sport. »

Forgée par la famille
Originaire de Bangkok en Thaïlande, Anne-Sara est arrivée au Québec quand elle était bébé. Ses parents adoptifs lui ont rapidement montré les rudiments des arts martiaux. « Mes parents se sont rendus jusqu’à la ceinture brune et j’avais quatre ans quand j’ai débuté dans ce sport. Ils sont mes plus grands partisans et mon père n’a jamais raté une compétition depuis que je fais du kickboxing. Je peux toujours avoir leur appui même après un résultat décevant », explique la détentrice d’une ceinture noire deuxième dan.

Ayant déjà pratiqué quelques sports collectifs dans sa jeunesse, Anne-Sara avoue qu’elle a toujours préféré son sport de combat individuel. « J’ai fait du soccer et du baseball plus jeune et j’ai toujours aimé la compétition. J’aime cependant le fait que je suis la seule personne à blâmer pour mes résultats dans mon sport. J’aime assumer cette responsabilité et c’est toujours plaisant d’avoir le meilleur sur son opposant. »

Discipline et dévouement
Pour son entraîneur Samuel Gagnon, ce ne sont pas les qualités athlétiques de sa protégée qui en font la meilleure athlète au Canada dans sa catégorie. « Anne-Sara est tellement dédiée à son sport et elle travaille toujours très fort. Ce n’est jamais arrivé qu’elle manque un entraînement même si c’est tard en soirée et qu’elle a sa journée dans le corps. Elle arrive toujours à concilier ses études avec sa pratique sportive. À mon avis, c’est assurément ce qui la distingue comme combattante même si elle peut compter sur des qualités athlétiques très adéquates. » Pour lui, l’athlète de 23 ans a ce qu’il faut pour viser une participation olympique à Los Angeles, en 2028.

« Elle a déjà été choisie pour participer aux World Combats Games en Arabie Saoudite et c’est d’une certaine façon un peu affilié avec les Jeux olympiques. Même si on ne connaît pas encore les divisions qui seront choisies pour Los Angeles, on peut assumer qu’elle représente un très bel espoir olympique. »

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Source : Texte d’un article de Jean Carrier, Le Soleil, 29 avril 2023. (Photo : Erick Labbé/Le Soleil)