Mira Dutil : l’art de concilier études et sport

Mia Dutil

La Lauriervilloise Mira Dutil a récemment pris part à l’Ironman 70.3 dans le Maine aux États-Unis. Son objectif : montrer qu’il n’est pas nécessaire de faire un choix entre les études et le sport. En effet, elle entame actuellement sa troisième année en médecine à l’Université de Sherbrooke pour se diriger en chirurgie orthopédique.

Mira Dutil souhaite devenir chirurgienne depuis ses 15 ans. « Au primaire, je voulais devenir juge ou bien avocate. Après la médecine est arrivée dans le décor. J’ai toujours aimé le corps humain, l’anatomie, la santé en général, ça m’a toujours interpellé. On dit souvent que c’est exigeant des études en médecine, mais c’est autre chose de le vivre, parce qu’en effet, ça demande beaucoup. Oui, il y a la charge de travail, mais il y a aussi une charge mentale qui vient avec ça. Mais j’adore ça, je ne regrette aucunement mon choix », a raconté la jeune femme de 22 ans.

Bien que ce domaine soit exigeant mentalement et physiquement, Mira estime que ça ne s’arrête pas là. Selon elle, un étudiant en médecine joue un certain rôle dans la société, il reçoit un lien de confiance de la part de la communauté.

L’Ironman se concrétise
Un Ironman contient trois épreuves : la natation, le vélo et la course à pied. La jeune Lauriervilloise avait inscrit symboliquement "woman in surgery" et "juger le travail, non la femme" sur ses habits. Elle a d’ailleurs rapporté avoir croisé quelques femmes dans le domaine de la santé lors de l’Ironman, rencontres qui l’ont motivée davantage dans ses projets.

Mira Dutil a eu droit à plusieurs préjugés en lien avec son choix de vie, tous les sacrifices qu’elle devrait faire, l’engagement et la difficulté que ça représente, surtout en étant une femme dans ce milieu qui est très physique. «Je me suis fait dire que je devrais faire plus de sacrifices parce que je ne pourrais pas tout faire. Des sacrifices avec ma famille, mes amis, on me disait que je ne pourrais pas être une athlète ou faire autre chose que mon métier. L’idée de faire un Ironman m’est venue quand je suis entrée en médecine. Je savais que je voulais faire chirurgie, mais on m’avait conseillé d’aller faire des stages, pour voir si j’aimerais ça ou pas. Je suis allée en chirurgie orthopédique et c’est là que je suis tombée en amour complètement».

Une preuve de force et de résilience
L’étudiante estime avoir réussi à concilier les études et le sport dans son horaire. Plus productive le matin, elle est debout dès 4 h 30 pour se diriger sur le campus à vélo. À son arrivée, elle étudie avant de se rendre à ses cours qui débutent vers 9 h. Après sa journée, ses soirées sont dédiées à l’entraînement. «Ce qui m’a apporté le plus, c’est le cheminement pour me rendre à l’Ironman. À travers des études en médecine, qui impliquent 40 à 50 heures par semaine, vivre seule et s’entraîner par-dessus ça, c’est quelque chose qui demande beaucoup. Oui, en chirurgie, il faut être fort, résilient, mais je crois qu’il faut montrer un peu notre côté vulnérable, émotionnel. Avec l’Ironman, j’ai pu travailler sur ces caractéristiques-là. C’est important pour moi de devenir la meilleure personne que je peux être, professionnellement et personnellement», a-t-elle affirmé.

« Un professionnel de la santé, à mon avis, doit être bien avec soi-même avant de pouvoir aider les autres, alors je trouvais que c’était une façon de dire que c’était possible de se dédier à notre travail, mais aussi de poursuivre nos rêves. Moi, mon rêve, c’était de faire un Ironman et je l’ai fait. Le mot clé, c’est d’oser. C’est oser essayer, oser réussir, mais aussi oser échouer. C’est aussi d’oser réessayer. Il n’y a rien de facile dans la vie, c’est clair et oui mon domaine est difficile, oui j’ai pleuré quelques fois dans mon parcours, mais je suis ici avec un grand sourire, alors ça vaut la peine de s’impliquer », a-t-elle conclu.

Pour le moment, Mira Dutil n’a pas d’autres projets sportifs en tête. Cette troisième année en médecine s’annonce toutefois bien chargée, tout comme les 9 ou 10 ans à venir pour compléter sa formation.

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Source : Texte de Mario Carey, lanouvelle.net, 20 août 2025 (Photo www.lanouvelle.net)