Ma responsabilité, votre responsabilité, notre responsabilité dans cet état de fait

Par Solange Thibodeau

Permettez-moi de réagir à un article publié récemment sur le site Web de La Terre de chez nous et qui nous parle de la perte de nos entreprises agricoles! : Il reste moins de 30 000 fermes au Québec, par Jean-Charles Gagné.

Pouvez-vous le croire? Une baisse de 39 % du nombre d’entreprises agricoles au Québec et cela sur seulement 30 ans. Je m’interroge lorsque je vois des chiffres comme ceux-ci, car j’ai un pincement au cœur. Une perte nette de plus de 1200 fermes au Québec pour la période de 2006 à 2011. Ceci représente un ralentissement des disparitions de nos fermes, qui situe la perte à 5 % pour la période, ce qui est encourageant me direz-vous? Par contre, une autre image qui est plus forte pour moi : ce 5 % = 5 exploitations par semaine, toujours selon l’article. Imaginez-vous les rangs de votre village il y a encore quelques années seulement. Regardez ce qu’ils sont maintenant et projetez-vous dans 10 ans avec ce chiffre… Dure réalité.

Je ne suis certainement pas la seule qui se demande où le nombre va s’arrêter. D’ici peu il ne restera que les irréductibles ou quoi?
Attention, ce n’est pas une surprise, tout comme vous, je suis au courant que nous sommes de moins en moins de producteurs agricoles au Québec, mais de voir les chiffres et prendre conscience de l’ampleur de la perte me fait mal, oui mal, c’est le bon mot.

Les écoles d’agriculture sont pourtant populaires et les programmes de formations sont de plus en plus diversifiés et, dans bien des cas, répondent aux besoins de concilier travail et formation. Ce n’est pas une question d’intérêt des entrepreneurs ou des producteurs en devenir, je le vois à toutes les semaines dans mon bureau, l’intérêt est là et les idées ne manquent pas.

On fait quoi maintenant?

Il faut beaucoup de volonté et de motivation pour devenir entrepreneur dans tous les secteurs d’activités. Le secteur de l’agroalimentaire n’y échappe pas et apporte son lot de difficultés, mais aussi énormément de satisfaction. C’est quand la dernière fois où vous avez parlé positivement de votre métier?

Que nous soyons agriculteurs, transformateurs, distributeurs, intervenants, employés de ferme, ou autres, une façon très simple d’agir et de faire une différence est de parler positivement de nos métiers. Nos enfants, nos petits-enfants, nos amis, notre frère, on ne sait jamais quelles oreilles sont à l’écoute et l’impact qu’aura notre discours. Nous avons le choix d’être un modèle et d’inspirer ou au contraire de faire fuir.

Personnellement, je veux encore avoir des étoiles dans les yeux lorsque je parle d’agriculture et de développement. Dans tous ses secteurs il y des réussites et des gens extraordinaires qui font ce métier. Je me sens responsable par mon métier de conseillère de ne pas me fermer et de toujours garder la flamme. Souvent, une situation qui est un obstacle pour certain est une opportunité pour quelqu’un d’autre, je n’oublie pas cela et je m’ouvre l’esprit.

Les gens passionnés par leur métier me font vibrer et me motivent à me dépasser et à voir plus loin. Je suis certaine que l’on peut faire une différence dans notre quotidien et être une influence positive pour quelqu’un.

Si ma petite influence positive permet à une personne, une famille, une entreprise de démarrer son projet, j’aurai contribué à freiner l’exode des fermes!! Selon l’UPA, nous avons encore en 2011, 43 920 producteurs et productrices. Au total, le secteur agroalimentaire au Québec (agriculture, transformation, commerce de gros et de détail, restauration), c’est quelque 473 100 emplois.

Imaginez si chacune de ces 473 100 personnes influence une autre personne, d’une façon ou d’une autre, à poursuivre dans ce secteur. Wow, on va manquer de place dans les rangs… Excusez-la.










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