Cette entrevue a été réalisée dans le cadre du projet Reporters 12-18
Pierre Vaudreuil est dirigeant chez WESCO N.A. de Princeville
1. Décrivez-nous votre entreprise (ex. secteur d’activités, produits ou services, nombre d’employés, clients,…)?
Wesco N.A. est une entreprise qui œuvre dans la fabrication et dans la distribution de matériel éducatif. Nos clients sont les écoles, les garderies, les hôpitaux et les librairies. En fait, nous sommes partout où il y a des enfants.
2. Quels types (corps) de métiers peut-on retrouver dans votre entreprise?
Étant donné qu’on a un volet « fabrication » et un volet « gestion d’inventaire », nous avons forcément des métiers variés. Il y a des employés de plancher comme des ouvriers et des gestionnaires d’entrepôt. Naturellement, il y a aussi des comptables, des acheteurs, des responsables de marketing, des responsables commerciaux et des responsables de production. Bref, c’est très varié.
3. Quelles sont les valeurs de votre entreprise?
C’est une bonne question parce que nous travaillons présentement sur le développement de ce volet, donc ce n’est pas encore ancré chez nous. Personnellement, je dirais que le respect est une valeur de base importante. Le respect est la base de mon raisonnement, mais quand ceci est installé, le reste suit en temps normal.
4. Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés lorsque vous les embauchez?
Ça aussi c’est très varié. Dépendamment du poste, on essaie de trouver des gens qui ont des compétences ou des connaissances en lien avec les tâches à accomplir. On essaie aussi d’évaluer la personnalité, la compatibilité à travailler avec l’équipe qui est déjà en place. Le processus d’embauche est toujours le même à la base, c’est de trouver quelqu’un qui va bien répondre à nos attentes et qui va pouvoir bien s’insérer dans notre équipe. Les performances et la personnalité sont aussi des facteurs à considérer afin de trouver un candidat qui s’approche le plus de nos attentes.
5. Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fiers? (ex. record de ventes, développement d’un produit, mesures adoptées pour garder le personnel, etc.)
C’est sûr que Wesco est une entreprise qui a un historique de 15 ans. Au travers ces 15 ans, on a subi des croissances parfois très marquées et très rapides, mais cela apporte nécessairement beaucoup de problèmes. Nous avons dû faire plusieurs agrandissements. Évidemment, la mise en place de ces agrandissements demande beaucoup d’investissements et de temps. L’organisation des départements est très importante pour réussir au final, avoir un atelier adéquat et un entrepôt performant. Le développement de l’entreprise par les agrandissements et les investissements sont donc des réalisations qui me rendent fier.
6. Selon vous, quels sont les avantages à travailler dans la région de L’Érable (les atouts de la région pour une entreprise)?
Je suis en contact avec beaucoup de fournisseurs de Montréal et à chaque fois, c’est toujours la même blague qui revient. Je côtoie des gens qui prennent 1 h à 1 h 15 pour se rendre au travail chaque jour, le matin et le soir. Si on fait un petit calcul rapide, on constate que c’est 2 h au moins qui sont perdues à chaque jour simplement pour se déplacer au travail. C’est un aspect considérable auquel nous devons prendre conscience dans la région de l’Érable.
Personnellement, en partant de Princeville, ça me prend 1 minute et demie pour me rendre au travail et environ 2 minutes sur les heures de pointe. De plus, nous avons des industries très intéressantes en région. Ce sont les plus grands avantages que je vois pour travailler et demeurer dans notre région.
7. Comment se passe une journée de travail pour vous?
Ma journée de travail commence à 7 h le matin et se termine à 5 h le soir. Ce sont des paramètres « officiels », la maison déborde souvent. Nous essayons de planifier notre travail à l’intérieur de cet horaire, mais souvent, nous faisons face à des modifications parce qu’on doit mettre l’emphase sur un élément que nous n’avions pas prévu, ou un problème de qualité qui survient, ou encore des commandes urgentes que l’on doit traiter.
En fait, je dirais que c’est l’élément le plus stimulant de mon travail. Je sais que je dois me pointer tôt le matin et je connais, globalement, les tâches que j’aurai à réaliser. Je sais aussi que je devrai m’ajuster pendant la journée, car il y aura des imprévus. Avec une expérience de 14-15 ans, nous savons maintenant que nous sommes capables d’y faire face et cela nous amène à un autre niveau. Donc voilà, ça fait un métier intéressant, pas trop redondant. J’ai investi dans plusieurs volets, je suis quand même en production, j’ai des responsabilités au niveau du site donc je touche à tout.
8. Quelle est la partie de votre travail que vous préférez?
J’en ai plusieurs, mais je suis quelqu’un issu du monde de la production. Il est certain que lorsqu’il y a des développements un peu particuliers, des développements qui sortent de notre cadre habituel, personnellement je trouve cela très motivant. Les nouveaux développements me stimulent beaucoup. Évidemment, il n’y en a pas tous les jours, mais quand ça se pointe, c’est toujours avec intérêt que nous développons les dossiers.
9. Qu’est-ce qu’un « bon » entrepreneur ou un bon dirigeant (qualités, compétences de l’entrepreneur)?
Je dirais à la base qu’un bon entrepreneur est capable de mettre le respect avant tout. Respecter les gens qu’on côtoie, je continue de penser que c’est la base des choses. Il y a des interventions qui sont difficiles à faire avec notre côté humain, mais on doit parfois les faire pour l’entreprise. Ça prend quelqu’un qui fait preuve de beaucoup de rigueur tout en plaçant le respect avant tout. En ce sens, un bon entrepreneur doit posséder ces deux qualités importantes. Tu dois être capable de faire preuve de respect et parallèlement, faire preuve de rigueur.
10. Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise (projets de croissance, de développement de produits…)?
Nous avons des visées d’expansion et nous voulons continuer de progresser. Il y aura toujours des marchés et du volume d’activités à aller chercher. Évidemment, nous ne sommes pas seuls dans ce marché et nous avons de la compétition, il faut jouer du coude à l’occasion et essayer de diversifier nos activités. Pourquoi ne pas explorer d’autres types et d’autres pistes d’activités en parallèle avec ce qu’on fait déjà...
Aussi, il faut être en mesure d’exploiter les compétences de notre personnel à l’interne, à l’intérieur des disponibilités des équipements que l’on possède et élargir le marché. Nous avons maintenant de belles installations physiques, nous sommes bien installés et notre capacité de production est plus grande qu’avant. Je pense que nous devons développer de nouveaux marchés et consolider les marchés que nous avons déjà.
11. Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie?
Ce qui m’inspire dans la vie ce sont les gens inspirants! On assiste quelques fois à des conférences les midis. Ce sont parfois des gens de la région, des personnes qui viennent de toutes sortes de milieux qui viennent partager, pendant une heure, leur vécu et leur façon de voir les choses. Parmi ces gens, il y en a qui sont excessivement inspirants. Bien sûr, j’ai l’habitude de dire que nous n’allons pas révolutionner notre façon de penser parce qu’on écoute quelqu’un parler durant une heure. Pourtant, il y a souvent des points intéressants que tu peux appliquer à ta vie personnelle ou à l’entreprise pour laquelle tu travailles. En ce sens, les gens inspirants m’inspirent!!
12. Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de la MRC de L’Érable?
Je dirais qu’à la base, il faut persévérer. Personnellement le secondaire V est un minimum et je pense que ce n’est pas trop demander. Le certificat est de plus en plus demandé dans le marché industriel, local ou ailleurs.
13. Que pensez-vous des jeunes qui, bénévolement, s’impliquent dans leur municipalité et organisent des activités pour dynamiser leur milieu?
C’est un engagement formateur hyper intéressant. Le simple fait de côtoyer des gens est formateur. C’est aussi une initiation au marché du travail. De plus, c’est très gratifiant et forcément bénéfique. Personnellement et en tant qu’employeur, remarquer dans un curriculum vitae que la personne s’est impliquée bénévolement pour une cause ou pour une autre, ça me donne une idée des valeurs de celle-ci.
14. Pour vous, la persévérance scolaire c’est...?
La persévérance scolaire pour moi, c’est plusieurs choses, mais principalement, c’est une porte ouverte sur les connaissances et sur les compétences. C’est la base, mais c’est aussi un excellent moyen de développer ses aptitudes sociales.
Le milieu scolaire et surtout postsecondaire est un milieu dans lequel nous pouvons côtoyer beaucoup de gens, autant des jeunes que des adultes, autant des professionnelles que des amis. Chaque personne a sa propre personnalité, son caractère et son tempérament, donc le fait de côtoyer ces gens est très formateur pour développer des attitudes sociales.