JE NE SAIS PLUS OÙ DONNER DE LA TÊTE, IL ME MANQUE DES SOUDEURS !!!

Par Dany Caron

soudeurs

JE NE SAIS PLUS OÙ DONNER DE LA TÊTE, IL ME MANQUE DES SOUDEURS ! Si je n’entends pas cette phrase au moins 5 fois par semaine, je ne l’entends jamais !

C’est la même chose pour des dessinateurs, machiniste, ébéniste, etc., en fait, tous les métiers professionnels spécialisés.

Les entrepreneurs ne savent plus où donner de la tête pour trouver du personnel, ils laissent passer des commandes en sachant qu’ils ne pourront respecter les délais de livraison, ils ralentissent leur développement de produit en priorisant les commandes clients (ce qui est normal), ils laissent tomber la mise en place d’un deuxième quart de travail et envoi le surplus à des sous-traitants, etc, etc...

Pour un développeur économique tel que moi, croyez-moi ça me rend en furie quand j’entends ça. On a la chance d’être une des régions les plus manufacturières de la province, la plupart des entrepreneurs cherchent à se sortir de la sous-traitance pure et simple, ils récoltent ce qu’ils ont semé en terme de développement des affaires et ce buttent à un problème de production par manque de personnel.

Je participe à quelques comités qui touchent les ressources humaines et ils ont le même problème à l’intrant, c’est-à-dire qu’il y a une baisse évidente d’étudiants dans le secteur professionnel (ils ont fermé le département de machinage au Pavillon André Morissette par manque d’étudiants).

Maintenant on fait quoi ??

On parle de prospecter du côté de l’immigration, cette semaine encore on me disait :

  • «Le malheur des uns fait le bonheur des autres, profitons de la crise en Europe et rapatrions des soudeurs et machiniste ici»;
  • «Le secteur agricole embauche des Mexicains heureux de travailler au Québec, il doit bien y en avoir une couple qui savent souder»;
  • «J’aimerais bien augmenter mes salaires pour attirer du personnel, mais on va manger de l’argent».

En voulez-vous d’autres?, j’en aurais pour au moins deux autres paragraphes d’arguments ou solutions telles que celles que je viens d’énumérer !

En fait, jaser, c’est une de nos spécialisations et ce n’est pas propre à la MRC de L’Érable, c’est comme ça avec l’ensemble du secteur manufacturier.

Je reviens sur ma question : Maintenant on fait quoi ??

Loin de moi la prétention d’avoir la solution à cette pénurie de main-d'œuvre, mais c’est comme arriver en avant d’un mur, on a deux choix pour passer : attendre qu’il tombe ou faire le tour !

Malheureusement encore aujourd’hui, la majorité des entrepreneurs attribuent leur niveau de productivité, directement proportionnel à leur quantité de main-d’œuvre, «il me rentre une commande sur le FAX, donc ça me prend 3 soudeurs de plus» !

J’ai discuté récemment avec une firme de consultant spécialisée dans l’amélioration de la productivité et ils m’ont mentionné une statistique que j’avais peine à croire : un soudeur ne soude que 30% de son temps. Quand j’ai validé cette information auprès de quelques d’entreprises locales, on m’a dit que si c’est 30%, c’est un TRÈS bon soudeur. Je leur ai tout de suite répondu que s’ils les formaient pour qu’ils soudent 60% de leur temps, un soudeur de moins serait nécessaire pour la même production ?

En fait, sur papier c’est bien beau, mais sur un plancher de production, c’est bien différent. Ils ont bien raison, qui suis-je pour leur dire simplement de souder plus rapidement ou différemment pour atteindre ce 60% !

Le 23 mai dernier, au cours de nos formations MPA (Meilleure Pratique d’Affaires), a eu lieu la formation «La méthode d'organisation 5S», à laquelle j’ai assisté. Je n’élaborerai pas sur le contenu de la formation, mais pour ceux qui se demande ce que les 5S signifient : SÉLECTIONNER, SITUER, SCINTILLER, STANDARDISER ET SUIVI. Donc l’objectif de son implantation dans une usine de production ou autre, est de limiter les pertes de temps qu’engendrent les déplacements, la recherche d’outils, de documents, etc.

Vous me voyez venir?  J’ai donc posé la question suivante au consultant :

 «Si j’ai un soudeur qui est performant et qu’il soude 30% de son temps, et si j’applique la méthode 5S dans mon environnement, est-ce que ça peut être une solution pour atteindre une augmentation de productivité, soit augmenter substantiellement ce pourcentage ? »

Devinez la réponse du consultant qui me regarde avec un visage en forme de déprime et/ou de «est-ce que tu me niaises?» ! : «C’est bien évident que ça peut augmenter la productivité de tout le personnel. »

En même temps que j’ai posé la question, je me suis repassé dans la tête les visites industrielles que j’ai faites ces dernières semaines et je ne me rappelle pas avoir vue un soudeur souder.  J’en ai vu plusieurs avec un casque de soudeur sur la tête, mais vraiment souder, aucun ! Donc pourquoi la salle de formation n’était-elle pas pleine si les entrepreneurs sont autant dans le trouble ?

Donc contourner le mur ne serait-il pas : Former mon personnel afin de m’assurer qu’ils possèdent les meilleurs techniques de fabrication, acquérir de l’équipement plus performant, limiter les pertes de temps par l’implantation de meilleures pratiques d’affaires telle que le 5S ?

Est-ce que la solution ne serait pas dans la tête de vos employés ?

Rappelez-vous la citation d’Alfred Einstein :

 «LA FOLIE C’EST DE TOUJOURS FAIRE LES CHOSES DE LA MÊME FAÇON EN ESPÉRANT OBTENIR DES RÉSULTATS DIFFÉRENTS ! »

EST-CE QUE VOUS AVEZ VRAIMENT TOUT ESSAYÉ ?

SOYEZ CRÉATIFS !

8 commentaires

Commentaires

Wow quelle envolée DAny! Tout le Québec cherche des soudeurs. En ce sens, j'aime ta conclusion: soyez créatifs! Je crois aussi qu'une des solutions passe par la consultation des employés, des soudeurs eux-mêmes. Quand une solution ne fonctionne plus, ça exige d'en trouver une autre, de sortir de notre zone de confort et ça, l'être humain déteste. Pourtant, lorsqu'il y arrive, combien gratifiant. Pour Impact Emploi, nos employés sont très sensibilisés à ces pénuries. Nous travaillons auprès des jeunes dans les écoles pour les sensibiliser, mais nous pourrions faire plus et mieux, entre autres, en se jumelant avec des employeurs pour rencontrer les jeunes. NOus offrons aussi aux employeurs l'opportunité depuis des années de faire connaître leurs offres d'emploi à l'extérieur de notre MRC sur le site Accros des régions. Ce sont de jeunes diplômés intéressés à notre MRC qui utilisent ce site. Très peu d'employeurs utilise ce service. Nous désirons mettre en place un service de bilan des compétences par lequel un bon employé d'une usine donnée pourrait s'engager avec l'aide de l'employeur dans une démarche de formation (entre autre en soudage). Il est plus facile de trouver un bon journalier, qu'un bon soudeur. Enfin, pour attirer, nous devons être séduisants. Nos employeurs souffrant de la pénurie de main-d'oeuvre doivent vraiment comprendre toute l'importance de leurs conditions de travail et de leur réputation pour séduire les nouvelles générations dont ils ont besoin de la compétence...La concurrence est forte, comment se démarquer?

Bonjour Danny

Pour notre Manque de main d' œuvre

Si un machiniste ou un soudeur est bon, il as une certaine rapidité de pensé et un logique assez développer

Si il as c' est 2 qualité, il est au courant que les gars de construction, travail a beaucoup plus cher de l' heures ( avec des erreur de 0.500'' @ 1.0'' pouce )
qu' un machiniste ( avec des tolérances 0.0005'' @ 0.001'' de pouce soit 2000 fois plus précis )

Ce qui fait que depuis dix ans, Big-Tech a donner la chance a six très bon machiniste directement sortie du PAM d' acquérir de l' expérience et
qui ne travail plus dans ce domaine, et la plus part travail dans la construction

Deuxièmement ils ont fermé le PAM

Troisièmement , cette hiver mon gars as eu un cours de cuisine pour 125.0$,
pour 125.00$ ACIER ( tuyau mince ), il aurais pu s' amuser a seulement faire un go-cart simple au PAM sans aucune machine outils, seulement une scie a fer etc.
tous manuel

Ont appelé cela des gars castré psychologiquement par des prof et/ou les parents

Voici quel que point pourquoi qu' ont manque de main d' œuvre manuel , il as rien qui valorise la main d' œuvre manuel au secondaire

Bye

Yves Boissonneault
Big-Tech Atelier d' Usinage CNC
2535-A Rue Industriel
Lyster, Qc
G0S-1V0
1-819-389-2267

Dany

J’ai lu ton blogue

C’est vrai ce qui est écrit

On a tous fait du lean, etc.

Doubler la productivité, ??? il y a toujours une bonne raison et surtout dans les grosses pièces, tu dois prendre le temps de monter, la sécurité, déplacer la soudeuse, redescendre checker ton plan, etc.

Ce que je crois, régler le problème de la ressource, pour moi, ça fait partie de la solution, mais rien ne bouge réellement en ce sens.

Je lisais ce matin que l’Allemagne a des chômeurs en masse

Le Brésil, trop de main-d’œuvre

Le ….

Si on veut arrêter la montée des salaires vertigineuses, d’être parfois un peu en otage dans certains département, on doit réagir

On a de la difficulté à demeurer compétitif parfois à cause de cela dépendamment des secteurs, etc

Merci de m’avoir lu

Bonjour Dany,

Je serais tenté de répondre à ton blogue par : JE NE SAIS PLUS OÙ DONNER DE LA TÊTE, IL ME MANQUE DES COUTURIÈRES…!!!

Et si une partie de la solution passait par les outils?
J’ai longtemps entendu un mentor crier haut et fort le principe suivant « The proper tool for the proper job ».
Quels sont les outils essentiels à votre succès? Sont-ils adéquats? Dans quel état? Et encore faut-il que votre équipe sache les manier, utiliser leur plein potentiel et en faire la maintenance.
Au moment où je vous parle, vous pensez peut-être à la « vieille machine » qu’il faudrait changer. Effectivement, tout l’inventaire physique d’outils ainsi que la machinerie de votre usine fait partie des items à répertorier dans la liste. Toutefois, les entreprises ont parfois tendance à oublier les outils qu’offrent les technologies de l’information.
Occupez votre soudeur à ce qu’il sait mieux faire : souder!
Partant de la prémisse du 30% amenée dans le blogue de M. Caron, que fait votre soudeur l’autre 70% de son temps? Serait-il possible qu’il occupe une partie de son temps (pour ne pas dire gaspiller une partie de son temps) aux tâches suivantes ? :
- Courir le contremaître pour une information manquante sur la feuille de production, le bon commande/travail, le bon de livraison, etc.
- Identification manuelle des pièces ou du matériel
- Recherche de pièces dans l’usine, dans le magasin : inventaire manquant ou non à jour et difficilement localisable.
- Reprise de commande : correction des erreurs de production
- …
Ces problèmes sont récurrents dans les entreprises et pourtant, il suffit souvent d’apporter de petits ajustements aux processus métiers existants pour voir de grandes améliorations. Les entreprises qui adoptent les dernières technologies de l’information se donnent un avantage concurrentiel, augmentent leurs ventes et voient leur productivité s’accroître. Lorsque je rencontre des dirigeants d’entreprise, malheureusement encore, certains me répondent la phrase suivante : « Nous n’avons pas le temps pour le moment de consacrer nos efforts sur les projets informatiques. Nous sommes en croissance et nous avons des projets prioritaires dans l’usine pour répondre aux besoins de production. » N’est-ce pas un peu comme si le pilote de F1 arrivait au puits et donnait la consigne suivante : « Je suis bientôt en panne sèche. Les pneus sont dans un piètre état et le moteur devrait manquer d’huile sous peu, mais pour le moment, faites seulement le plein, c’est ce qui crie. Je dois me dépêcher à repartir. Combien de tours de piste vous lui donnez encore? Et quelle place vous lui réservez au classement final?
Il faut parfois s’arrêter, prendre du recul pour aller plus vite et plus loin par la suite. Le temps que l’on prend pour s’arrêter, réfléchir et planifier n’est jamais perdu. Bien sûr, il restera toujours des réalités auxquelles les entreprises devront faire face et conjuguer. Cependant, éloigner du revers de la main sans même avoir pris le temps de considérer une solution potentielle à l’amélioration du rendement et des performances de l’entreprise est, je le crains, tout sauf une bonne pratique d’affaire.
Faites tomber le mur : innovez et atteignez de nouveaux sommets!

Très bonne réflexion de Danny. Parfois il faut savoir regarder un problème sous un autre angle. Bonne réflexion à nous tous!

Le centre de formation professionnelle André-Morissette, notament le département de soudage-montage, est tout à fait prêt et intéressé à travailler en collaboration avec les entreprises.

Plusieurs idées ont d'ailleurs été mises sur la table il y a un an lors du 5 à 7 rassemblant les industries du métal en nos murs. Qu'on parle d'une formation en alternance avec le travail, d'une formation suspendue temporairement pour combler des temps forts en usine, de la reconnaissance des acquis extra-scolaires de vos travailleurs, de la concomitance pour accueillir plus de jeunes sans préalables, etc. Peu de réponses de la part du milieu à ces propositions. Nous réitérons notre volonté à participer au processus de recherche de solution.

On ne doit par contre pas perdre de vue que nous sommes encore régis par le ministère de l'éducation et non celui de l'emploi... Notre mission est donc de former les individus qui en fait leur CHOIX!

Oui, la formation professionnelle pourrait être davantage publicisée positivement dans les écoles secondaires, mais les métiers pourraient l'être également par les entreprises.

Il y a encore du chemin à faire en 2012 à ce sujet et le chemin parrait moins long quand on le parcourt à plusieurs. Tout seul on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin!

Je ne suis pas certaine de comprendre... Qu'est-ce qu'on reproche au PAM exactement?