La politique du statu quo des entreprises nous mènera où?

Par Rick Lavergne

Blogue Politique du statu quo des entreprises

L’année 2016 m’aura permis de constater que les entreprises sont bel et bien dans une période de STATU QUO, au mieux, dans une position du « petit train va loin » ou, au pire, devant un passage à niveau, le moteur au ralenti, sans grande conviction de franchir l’obstacle. Où cette situation générale nous mènera-t-elle sachant que plus de 35 % de nos emplois dépendent de la stratégie de nos entreprises?

Pourquoi?
Pour comprendre mieux l’IMPACT du statu quo, il faut au préalable comprendre les RAISONS qui provoquent cet état de situation. L’hypothèse la plus plausible : la vision de l’entreprise qui n’est pas encore claire pour le moment. Nous serions à une sorte de tournant, à savoir : que fais-je de mon entreprise pour les prochaines années ou plutôt, comme propriétaire, quelles sont mes priorités pour mon avenir personnel? La situation du propriétaire et celle de l’entreprise étant intimement liée, ces deux questionnements sont intuitivement abordés de front.

Aie-je envie de vendre l’entreprise pour capitaliser sur mon fonds de pension? Est-ce que je veux activer la croissance pour favoriser la relève ou devrais-je revoir mon modèle d’affaires? Je crois bien que nous en sommes là présentement. L’âge des propriétaires, le manque de relève, le manque de planification, la transformation des marchés, les problèmes de main-d’œuvre, le goût de vivre différemment sont là quelques FACTEURS qui compliquent la réflexion des propriétaires d’entreprise qui tardent à se faire une idée, car, au fond, comme les agriculteurs, ils sont attachés à leur entreprise.

Le « relâchement » des propriétaires est tout à fait compréhensible après avoir traversé coup sur coup la montée du dollar canadien en 2007, la crise américaine en 2008, l’incertitude politique provoquée par l’élection d’un gouvernement souverainiste minoritaire en 2012 et, comble de malheur, l’arrivée des politiques d’austérité du présent gouvernement en 2014. CONSÉQUENCE : la vision à long terme a pris le bord et nos entreprises sont tombées en mode SURVIE.

Les conséquences
L’ENJEU de la main-d’œuvre est à mon avis l’exemple le plus éloquent pour expliquer les effets de l’installation de la vision à court terme et le désir de patcher plutôt que de travailler sur des solutions durables. Il n’y a pas une journée qui se passe sans que j’entende la COMPLAINTE DU GESTIONNAIRE face à son problème de rareté de main-d’œuvre.  D’ailleurs, on nous interpelle en utilisant la notion de « problème » et non de « défi ». Comment mettre de véritables solutions de RH sur la table si on ne sait pas où on s’en va avec l’entreprise? Qui va vouloir travailler dans une entreprise qui se contente de son petit train-train? Comment justifier de déménager une famille vers une entreprise dont l’avenir n’est pas encore défini? Souvenez-vous, lorsque vous avez créé votre entreprise, à quel point vous étiez rempli d’ESPOIR et comment il était facile d’attirer des employés!

Pendant ce temps, des organismes comme le nôtre pédalent pour offrir des solutions à long terme alors que vous vous trouvez davantage dans des solutions à court terme, et ce, même si leur impact est très limité.

De mon point de vue, j’ai le feu au… car les services de Développement économique de L’Érable sont moins sollicités, nos coffres de capitaux de risque sont trop garnis et nous avons peine à faire participer nos clients à des activités qui permettent aux entrepreneurs d’avoir un regard éclairé sur l’avenir. Nos efforts se multiplient pour tenter de contribuer à la réflexion des propriétaires et des gestionnaires mais, on ne semble pas porter attention à notre message.

Nous sommes d’ailleurs en remise en question. Le temps presse. La solution simple serait de statuer que le marché n’a plus besoin de nos services. Je pense totalement le contraire, car l’avenir de centaines de familles est étroitement lié à notre capacité à faire quelque chose. C’est exactement dans ce genre de situation que le LEADERSHIP de notre organisation doit émerger.

Plus cette période de statu quo sera longue, plus les options des propriétaires seront moins nombreuses puisque les MARCHÉS changent à chaque jour et rien faire, c’est reculer. Même l’hypothèse du fonds de pension, en apparence plus sécuritaire, rétrécie à vue d’œil également.

Une réflexion s’impose
Le propriétaire doit donc répondre rapidement à la question :
Qu’est-ce que je veux pour moi et qu’est-ce que je veux pour mon entreprise?

Une fois cette question répondue, c’est simple, on passe à l’action! Cela ne sert à rien de faire une planification stratégique si cette question fondamentale n’a pas été adressée et mûrement réfléchie.


Je crois sincèrement que le statu quo, bien que conférant un certain confort bien mérité aux entrepreneurs, doit mener sur quelque chose; quelque chose que l’entrepreneur lui-même aura voulu et contrôlé de A à Z. Pas une solution imposée par une institution financière. J’envisage plutôt une sorte de tour de cartes avec l’option de jouer les cartes dans votre jeu ou encore de piger sur la table là où les cartes de valeur sont encore nombreuses, vous permettant ainsi de garnir votre jeu et de vous donner plus d’OPTIONS.

As de pique : la création de valeurLa création de valeur : l’as de pique
Chose certaine, qu’on pense RETRAITE, RELÈVE ou VIRAGE à 180 degrés, l’augmentation de la valeur de votre entreprise vous donnera la meilleure main possible pour atteindre vos objectifs. L’augmentation de la valeur de votre entreprise passe par un modèle d’affaires clair et des opérations performantes qui en découlent.

C’est à ce moment que Développement économique de L’Érable peut entrer en jeu et exercer son rôle d'influenceur, d’accompagnateur et de conseiller stratégique. Malheureusement, seul, notre valeur est pratiquement nulle. Alors j’en appelle donc à la réflexion de nos bâtisseurs pour que cette période de statu quo nous mène, tous ensemble, vers un avenir prospère. Que cet avenir soit à l’image du COURAGE que vous avez démontré au cours des dernières décennies permettant ainsi à la région de L’Érable d’assurer une vie enviable à ses citoyens.

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