Par mary claude savoie
En 1999, une jeune recrue faisait son entrée à la MRC de L’Érable pour un mandat spécifique. Sa mission? Dresser un inventaire et structurer l’intervention de la MRC en matière de cours d’eau. Carl Plante est entré par la petite porte, comme bien des employés à cette époque alors que le marché du travail était beaucoup plus restrictif, mais il a rapidement démontré son savoir-faire. Quelques mois plus tard, en 2000, il occupait les fonctions d’aménagiste à la MRC de L’Érable, succédant à Rick Lavergne, et ce, pendant près de 22 ans.
Le nouveau DÉFI qu’il entreprendra dès janvier 2022 le conduit au ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques à titre de conseiller en environnement (spécialiste en sciences physiques) pour la direction régionale de Chaudière-Appalaches.
Formé à l’UQAM, en géographie et en sciences de la terre, de même qu’à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional de l'Université Laval, Carl a réussi à se tailler une place parmi les AMÉNAGISTES DE RENOM au Québec.
Multidisciplinaire et cultivé à souhait, Carl aurait pu, à bien des égards, réussir dans un grand nombre de domaines. Pour notre plus grand bonheur, il a atterri dans L’Érable et il s’est consacré totalement à documenter et planifier les orientations en matière d'aménagement et d'urbanisme.
La mise en valeur du patrimoine naturel, en symbiose avec ses convictions personnelles et celles des différents élus de la MRC, l’ont guidé tout au long de sa carrière d’aménagiste. Il symbolise en quelque sorte l'ADN et la CRÉATIVITÉ de la MRC.
La MRC de L’Érable et ses 11 municipalités sont définitivement teintées de sa vision du territoire. Quoi qu'on en dise, il aura toujours voulu les « soutenir » dans leur désir de développement, mais aussi les « protéger », jouant son rôle dans le plus grand respect de leurs intérêts et ceux de la région. Celui qui se dit GÉNÉRALISTE a, en adéquation avec l’esprit de la MRC, toujours cherché à marier les intérêts municipaux et citoyens à travers les dossiers qu’il a pilotés sans jamais perdre de vue les caractéristiques et les forces du territoire.
Sans y résider, Carl adorait le territoire, non seulement du point de vue des reliefs et de ses potentiels, mais il aimait également et profondément les gens qui y résident, leur histoire, leurs préoccupations. 
Une étroite implication dans des dossiers-phares
Avec son précieux apport, la MRC de L’Érable a mené à bien des dossiers-phares qui ont sollicité ses connaissances, son approche conciliante, son sens de l’innovation, de la négociation et sa capacité de communiquer et de vulgariser.
En voici quelques-uns :
- Parc régional des Grandes-Coulées
- Parc éolien de L’Érable
- Plan régional des milieux humides, hydriques et naturels (PRMHHN)
- Schéma d’aménagement et de développement révisé (SADR)
- Plan de développement de la zone agricole (PDZA)
- Demande à portée collective à la CPTAQ pour gérer l’implantation de résidences en zone agricole en vertu des dispositions de l’article 59 de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (décision)
Notre homme un peu brouillon (de son propre aveu) ne craint pas de consulter les spécialistes, d’ouvrir les ouvrages de référence et de parcourir les lois, les règlements et les notes de bas de pages, aussi petits soient les caractères. Très SOUCIEUX DU DÉTAIL, il espère toujours trouver la bonne réponse ou l’opportunité permettant de sortir des sentiers battus.
C’est ainsi qu’à travers la réalisation de son plus grand ACCOMPLISSEMENT, le schéma d’aménagement, il aura façonné l’appellation marketing de la région, une terre de créativité. Ce colossal document de 1368 pages (incluant les annexes) est l’œuvre de notre artiste-aménagiste.
Le « grand livre », comme certains se plaisent à l’appeler, avait d’ailleurs fait l’objet d’une attention particulière du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, le MAMH, parce que Carl avait négocié "serré" pour que les grandes zones d’affectations du territoire y soient définies selon leurs différentes caractéristiques. Disons-le clairement : il avait fait la guerre pour scinder certaines affectations permettant de mieux décrire la réalité de notre territoire et favoriser, entre autres, la préservation de notre patrimoine agricole. 
Un homme de préambules
Pour démontrer tous les tenants et aboutissants de chaque situation et éduquer son interlocuteur au passage, il prend-son-temps et utilise beaucoup-de-mots pour expliquer. Lorsque Carl est invité à prendre la parole, son message est toujours articulé, argumenté, réfléchi et assorti de « considérant que ». C’est d’ailleurs tout un défi de l’amener à abréger!
HABILE COMMUNICATEUR tant à l’oral qu’à l’écrit, Carl a une belle plume et se soucie de la qualité de la langue française, qu’il utilise à bon escient. Selon les circonstances ou les besoins, il a souvent réussi à étourdir un lecteur, ce qui lui a valu le titre de spécialiste des phrases creuses!
L’homme qui prend soin...
des paysages, des plantes, des forêts, des oiseaux, des milieux humides, des terres…
Carl a une propension naturelle à voir le potentiel et à vouloir mettre en valeur la faune et la flore. Même de simples buttes de sable le séduisent! Les plantes carnivores, les aires protégées, les terres malaimées, les roches, les espèces rares, les paysages gris… trouvent toujours une valeur ajoutée à ses yeux. L’observation et la conservation des états naturels demeurent pour lui une passion, voire un mode de vie.
Obsédé par les découvertes rares, il a même fait du camping à la Grande tourbière de Villeroy, espérant y découvrir certains papillons de nuit ou autres créatures nocturnes que lui seul pourrait avoir le désir de démasquer.
Passionné d’ÉCOLOGIE, d’HORTICULTURE, de GÉOLOGIE, de BOTANIQUE, il nous est permis de croire qu’il parle aux plantes ou, du moins, il les nomme toutes, affectueusement, dans leur nom d’origine, en latin.
Pour un écologiste comme lui, il n’y a « jamais de bois qui se perd ». Selon sa compréhension, une forêt abandonnée est un refuge pour la biodiversité. Pour un forestier, il s’agit plutôt d’une forêt sous-aménagée ou inexploitée. C’est dans cet esprit que nous avons accumulé quelques discussions « musclées », car il faut se rappeler que la MRC de L’Érable est mandatée pour la gestion forestière des lots publics situés sur son territoire. 
Sa réserve naturelle
Peu de gens savent qu’il a créé sa propre réserve naturelle à Saint-Nicolas sur la terre familiale qu’il habite afin de limiter la construction résidentielle aux alentours. Toute l’énergie et les efforts investis à la création de la réserve naturelle du Bois-Barré-de-Villieu font foi de ses convictions qui ont fondamentalement supplanté l’appât du gain dans un secteur recherché de la rive-sud de Québec. De surcroît, Carl s’amuse! Il a, sur sa propriété, plus de 200 espèces ligneuses (arbres et arbustes) différentes dont pratiquement tous les arbres québécois.
Passionné de photos et de voyages, Carl-l’aventurier a de nombreuses destinations visitées dans ses carnets de voyages. Sa quête du beau et du naturel l’ont mené jusqu’au Costa Rica, au Mexique, en Chine et en Europe. Pour VERDIR encore plus son portrait, depuis 2014, Carl conduit une voiture électrique et il en est vraiment fier.
Aujourd’hui, nous pouvons décréter que Carl a légué de son ADN à la MRC. Sans jamais tomber dans le dogmatisme des valeurs environnementales fortes, à coup de discussions, de négociations, mais aussi d’écoute et d’ouverture, il a travaillé à assurer un MAINTIEN HARMONIEUX du patrimoine naturel, agricole et urbain, dans le respect des citoyens, des agriculteurs et des développeurs.
Merci Carl pour toutes les franches discussions, pour tes enseignements et tes démonstrations et pour ta contribution à l’identité de la MRC de L’Érable. Tu nous laisses des principes importants qui nous permettront de marcher dans tes pas et de créer la suite.