Vivre centenaire coûterait-il moins cher?

Par Danièle Caron

L’idée que les frais de santé vont littéralement exploser avec le vieillissement de la population est bien ancrée dans les mentalités. Selon la croyance populaire, plus une personne vieillit, plus elle consomme des soins de santé. Et si ce raisonnement était trop simple? Micheline Boivin, sociologue et directrice de recherche au gouvernement du Québec de 1993 à 2000, doute de plus en plus de la calamité annoncée.

Dans un article paru dans l’édition du Devoir du 3 mars 2010, Micheline Boivin explique que les dépenses les plus onéreuses en santé sont celles qui surviennent à la proximité du décès, et ce, peu importe l’âge du décès. Les dépenses les plus importantes surviennent donc dans les six mois précédant le décès, que l’on soit âgé de 40 ans ou de 80. Le coût n’est donc pas plus élevé quand on décède en âge avancé.

D’autre part, on pourrait prétendre que les dépenses de santé qui précédent le décès finiront bien par devenir un fardeau financier en raison de la plus forte proportion de gens qui décèderont dans le futur. Cependant, il faut savoir que plus une personne meurt en âge avancé, moins ses dépenses de santé en fin de vie sont élevées. Elles sont d’ailleurs trois fois moindres à 100 ans qu’à 75. Et jusqu’à dix ans avant le décès, les dépenses de santé sont équivalentes peu importe l’âge. 

Vivons vieux, économisons mieux.

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