Par Rick Lavergne
Je me fais toujours un devoir de « brasser » mes interlocuteurs au sujet de la décroissance démographique dans la MRC. C’est normal, c’est notre « crise du verglas ». Le problème avec notre catastrophe à nous, c’est qu’elle se produit lentement, sans faire de bruit, et personne ne semble s’en soucier. Elle sévit sur une longue période, comme la tordeuse de bourgeon qui dévore, tranquillement mais sûrement, son épinette. Notre forêt, soit la population de la MRC de L’Érable, a perdu plus de 2 000 sujets aux cours des 20 dernières années. Imaginez si ces 2 000 personnes avaient quitté la MRC au cours des 5 derniers jours, nous serions en situation d’urgence et tous les médias en parleraient pour au moins les 2 jours suivants…
Lueur d’espoir?
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai pris connaissance des derniers chiffres de Statistique Canada concernant la population de la MRC de L’Érable : une hausse de 209 personnes entre 2006 et 2011, soit une variation d’un peu moins de 1 %. Wow, c’est la première hausse de notre population depuis 1996!
Notre « catastrophe » est-elle sur le point de se résorber ou nous sommes tout simplement face à accalmie temporaire? Si on se fie aux prévisions de l'Institut de la statistique du Québec, cette période de réjouissance ne serait que passagère car celui-ci prévoit une baisse constante de notre population d’ici 2050.
Mais si cette trêve dans la décroissance avait un nom, soit Saint-Pierre-Baptiste? Cette communauté a enregistré la plus forte hausse de sa population entre 2006 et 2011 soit 14,9 % ou 65 nouvelles personnes. Si ce soudain relèvement était aussi provoqué par les efforts combinés de Princeville et de la Paroisse de Plessisville (+243 personnes) avec leur développement résidentiel?
Le pouvoir de renverser la vapeur
Avec ces exemples, on a au moins la preuve que l’on peut influencer le cours des choses en matière de croissance démographique. Chose certaine, nier ce phénomène ne nous aide sûrement pas.
Ça prend souvent une autre raison d’agir car la seule décroissance démographique et ses effets ne suffisent pas pour mobiliser les troupes. Il faut croire que Saint-Pierre-Baptiste a eu peur de perdre son école, ou que Princeville a cru en ses chances de devenir une destination résidentielle d’importance.
Bien que ces exemples soient inspirants, il reste beaucoup de travail à faire, quand on prend en considération que la plus importante communauté de la MRC, la Ville de Plessisville, voit sa population stagner depuis quelques années (+11) malgré l’arrivée de nombreuses personnes âgées ou que des municipalités comme Saint-Ferdinand continuent de se vider (-128 personnes). Il y a donc lieu de se retrousser les manches, de s’unir et d’agir pour transformer cette séquence heureuse, en une vraie tendance.
Comme on dit souvent, « problème connu, à moitié guéri ». N’ayons donc pas peur de parler de décroissance démographique, d’en expliquer les effets sur l’emploi, la capacité de payer de notre population et le dynamisme social de notre communauté. Une catastrophe permet souvent de voir émerger le meilleur de nous-mêmes et fait ressortir notre esprit de solidarité qui vont nous être indispensables si on veut relever ce défi.
Commentaires
Effectivement, nous gagnerons beaucoup à être tous, ensembles, proactifs plutôt que réactifs face à ce genre de catastrophe! La clé du succès : la mobilisation et la participation des acteurs locaux, et de toute la population, aux différents projets de développement, présents et futurs, de la région de L'Érable. Chacun peut y participer à sa façon, à tous les niveaux, et peu importe son secteur d'activité. Il s'agit de se mobiliser, et d'agir avec créativité!
Brigitte Lavoie replied on Permalien
Effectivement, il n'y a pas de solution miracle puisque la population est vieillissante. Par contre, par de nouveaux projets, je pense entre autre au développement du parc, je pense que ça peut être positif. Il ne faut surtout pas baisser les bras et s'unir pour trouver des solutions simples pour garder surtout les jeunes. J'y pense et je redonne des nouvelles.
Marie Ève Lord replied on Permalien
Pour alimenter cette réflexion, voici un article intéressant publié le 17 mars dernier dans LeSoleil, par M. Bernard Vachon.: http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/201203/16/01-...
Voici un extrait pour vous mettre l'eau à la bouche. Cet extrait est très encourageant pour L'Érable qui depuis quelques années travaille très fort en ce sens! :
"il est une autre facette du développement à ne pas négliger. Il s'agit des interventions en amont de l'acte économique, c'est-à-dire toute cette expertise pour établir la confiance en l'avenir de son milieu, consolider l'appartenance à son territoire, raffermir l'identité culturelle, rehausser la volonté et la capacité individuelle et collective d'agir, permettre l'éclosion de vocations de leaders locaux, faire émerger des porteurs de projets les pieds bien ancrés dans leur milieu."
Continuons!